LES PRATIQUES D'AFFAIRES ÉCORESPONSABLES EN CRD

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Le secteur du bâtiment repose sur un écosystème d’acteurs qui ont tout à gagner à travailler en collaboration, et ce, d’une extrémité de la chaîne de production à l’autre, à la toute fin de vie. Lors des 3 rendez-vous de l’activité de mobilisation 2020-2021 du Fonds Écoleader au Bas-Saint-Laurent, Pratiques d'affaires écoresponsables en construction-rénovation-démolition (CRD), des intervenants reconnus de cette chaîne ont dressé un portrait réaliste de la situation environnementale pour le secteur du bâtiment et ont exposé des pistes de solutions novatrices, mais surtout réalistes.

L’intérêt de l’auditoire et la richesse des interventions nous porte à penser que cette activité de mobilisation pourrait constituer la programmation d’un colloque d’une journée entière sur les pratiques d’affaires écoresponsables en construction-rénovation-démolition (ou plutôt, déconstruction!).

Caroline Frenette, professeure à l'Université du Québec à Rimouski, a fait une communication sur la structure performante des bâtiments et leurs impacts environnementaux. Deux étapes sont génératrices de GES dans la chaîne de valeur du bâtiment : la fabrication des matériaux et l’exploitation du bâtiment. Toutefois, « des impacts sont imputables à chaque phase du cycle de vie du bâtiment. Il importe de créer un cercle vertueux dès la conception du bâtiment. Plus les matériaux écoresponsables sont en demande, plus ils seront disponibles, et plus ils seront disponibles, plus les concepteurs pourront les prescrire et plus les entreprises de construction pourront les utiliser », et ainsi diminuer l’empreinte global de la construction sur l’environnement.

Érick Poirier, professeur à l’École de technologie supérieure, a expliqué le rôle du building information modeling (BIM), une communauté de pratique qui s’active pour une gestion saine de l’information. L’objectif est de pallier la fragmentation de l’information lors du suivi du projet de construction par toutes ses parties prenantes en centralisant les données. « On estime de 10 à 15% l’augmentation des coûts de projet en raison d’une mauvaise documentation. Une perte d’information est une perte de valeur pour le projet » selon lui.

Louis-Philippe Bolduc, directeur de projet chez Énergère et administrateur d'Écohabitation, a présenté l’écoconception d’un projet de construction comme une approche permettant de donner plus de valeur à l’actif bâti. « En équipe, on cherche à comprendre mieux la réalité du client, le problème à résoudre. On ne pense pas le projet uniquement en fonction du budget du client. On vise une conception épurée, ce qui est bon pour l’environnement et pour le portefeuille. On coordonne mieux grâce aux outils numériques, pour générer moins de déchets et éviter de reprendre le travail, ce qui réduit l’impact environnemental et le budget », a-t-il illustré.

Charles Thibodeau, chez CT Consultant, a expliqué l’utilité de la déclaration environnementale de produit (DEP) en la comparant à l’étiquette sur la valeur nutritive des aliments. L’analogie permet de comprendre qu’elle est nécessaire pour savoir ce qui entre dans la fabrication du produit, mais qui est invisible, comme la quantité d’énergie utilisée durant la production. « Pour réduire l’impact environnemental, on doit agir sur le choix ou sur l’absence de matériaux et non sur l’efficacité énergétique seulement », selon cet expert.

Pour sa part, Bruno Demers, directeur général d’Architecture sans frontière Québec, soulignait un fait à noter : « Seulement 1% des matières résiduelles issues de la CRD est récupéré ou réutilisé. Le reste est enfoui. Le métier de déconstructeur est méconnu et on trouve peu d’entrepreneurs spécialisés en déconstruction de bâtiment – une occasion d’affaires à saisir! » Selon lui, les donneurs d’ouvrage ont un rôle à jouer, un leadership à exercer pour modifier les pratiques.

Dans leur présentation de l’écosystème de la construction écoresponsable au Bas-Saint-Laurent, l’architecte Marie-Hélène Nollet et la représentante de Co-Éco, Sophie Vachon, ont identifié ces catalyseurs :

  • des donneurs d’ouvrage ayant une intention claire allant dans le sens de l’écoconstruction;
  • des professionnels certifiés;
  • des formations axées sur l’écoconstruction aux divers ordres d’enseignement pour former des spécialistes;
  • des fournisseurs de produits certifiés;
  • des sources d’information fiables et inspirantes comme Cecobois et le portail Voir vert;
  • la possibilité pour les particuliers de s’approvisionner en matériaux usagés.

Pour conclure cette activité de mobilisation, Claire Sirois, conseillère industrielle au SEREX et directrice sortante du Créneau Écoconstruction, a rappelé les divers projets menés par le Créneau au cours des dernières années pour le développement des ressources régionales en matière de pratiques écoresponsables en construction.

Vous n’avez pas été des nôtres les 9, 17 et 24 mars dernier? Pas de souci! Visionnez en différé ces 3 rendez-vous virtuels en vous inscrivant sur la plateforme de diffusion du Fonds Écoleader au Bas-Saint-Laurent : https://studiocast.ca/client/creneaueco/portail/index_portail.php

 

Mylène Joncas, agente du Fonds Écoleader au Bas-Saint-Laurent, reçoit Caroline Frenette, conférencière invitée.

Mylène Joncas, agente du Fonds Écoleader au Bas-Saint-Laurent, s'entretient avec son panel d'invités, Érick Poirier, Louis-Philippe Bolduc, Charles Thibodeau et Bruno Demers.

Marie-Hélène Nollet, architecte.

Sophie Vachon, directrice développement des affaires, Co-Éco.

Claire Sirois, conseillère industrielle au SEREX et directrice sortante du Créneau Écoconstruction.

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