Le 8 mai, le Créneau Écoconstruction rassemblait une cinquantaine d'acteurs de l'industrie du bois du Bas-Saint-Laurent venus entendre 3 des participants à la mission technologique en Autriche, en Suisse et en Belgique pour un déjeuner-conférence tenu par la Chambre de commerce du Témiscouata. Guylaine Sirois, préfet de la MRC de Témiscouata, Roger Robitaille, consultant-expert du Réseau Forêt Bois Matériaux, et Claire Sirois, directrice du Créneau, partageaient les moments forts de la mission et les retombées socioéconomiques qui pourraient en découler dans la région, au delà de l’amélioration du bilan carbone.
Les acteurs de l’industrie du bois de la région sont venus en grand nombre prendre connaissance des idées et des pratiques en place dans la région du Vorarlberg en Autriche pour s’en inspirer. Les produits du bois et le matériau bois sont omniprésents dans les constructions des villes et villages de cette région en plusieurs points semblable à celle du Bas-Saint-Laurent. On tire profit des propriétés du bois dans les garderies, les écoles, les infrastructures publiques, les bâtiments industriels et commerciaux, tout comme dans le secteur de l’habitation.
Partout sous nos yeux, dans la finition comme dans les structures, le bois est exploité. Ses propriétés favorisant la santé humaine sont celles que l’on remarque en premier : qualité acoustique des lieux, meilleures gestion et migration de l’humidité, meilleure concentration des enfants à l’école, meilleur sommeil, en plus des qualités esthétiques du matériau, qui créent des ambiances chaleureuses. Les immeubles s’harmonisent naturellement les uns avec les autres, puisqu’un bâtiment de bois neuf vieillit progressivement et côtoie sans heurts les constructions plus anciennes. On l’utilise bien sûr aussi pour ses propriétés mécaniques et techniques. Par exemple, un bâtiment modulaire en bois permet de monter 8 étages en 8 jours, a résumé Claire Sirois, directrice du Créneau.
Quelles retombées pour le Bas-Saint-Laurent? Le potentiel de développement est grand et le mouvement s’accélère depuis la dernière crise forestière, selon Roger Robitaille, ingénieur forestier et consultant expert. Il souligne la présence dans la région des facteurs clés pour l’intégration de la filière bois : ressource naturelle en abondance, expertise en aménagement forestier, transformateurs, manufacturiers de produits finis, équipes de recherche pour la développement de produits innovants, constructeurs modulaires, professionnels du bâtiment et institutions d’enseignement pour former et perfectionner les travailleurs et entrepreneurs.
Guylaine Sirois, préfet de la MRC du Témiscouata, a pour sa part soutenu que les collectivités doivent y ajouter l’ingrédient nécessaire à la réussite de cette intégration : la volonté de valoriser cette ressource en ayant des exigences comme donneurs d’ordres publics et la volonté de valoriser la formation menant aux métiers et professions touchant le bois.