Vers quelle carrière choisit-on de s’orienter lorsqu’on a fait des études supérieures en biologie, qu’il nous tient à cœur de protéger l’environnement, qu’on souhaite valoriser le bois, une ressource dont le Bas-Saint-Laurent est riche, et qu’on a un penchant pour l’aspect technique de la conception architecturale? Marie-Élaine Banville a réuni ses intérêts en devenant technologue en architecture.
Après avoir effectué un stage chez Nobatek, une entreprise française spécialisée dans le domaine du bâtiment et de l’aménagement durable, elle devient associée écologique LEED en 2011. Elle ajoute une nouvelle corde à son arc en devenant consultante certifiée Passive House en 2018 – et elle est la première personne à détenir cette formation dans l’Est-du-Québec. Sa vision, elle la met en pratique comme chargée de projet en écoconstruction chez Groupe architecture MB, la firme fondée par l’architecte Marcel Banville à Rimouski.
La construction écologique et l’écoconception en architecture sont vite apparues indispensables pour donner une valeur environnementale aux projets de construction pour Marie-Élaine Banville. C’est pourquoi elle a continué d’affiner son approche écologique de la conception architecturale. « Pour intervenir à l’étape de la conception du projet, c’est utile de connaître les certifications écologiques. J’amène des propositions différentes, ce qui sensibilise notre clientèle sur l’écologie et sur les économies rendues possibles par l’écoconception », explique-t-elle.
Une certification écologique – ou pas?
« Comme biologiste, j’avais travaillé en foresterie au Bas-Saint-Laurent, ce qui m’avait amenée à me questionner, initialement, sur la meilleure façon de valoriser le bois », se souvient Marie-Élaine Banville. Reconnu scientifiquement comme une ressource naturelle permettant de séquestrer le carbone, le bois est l’écomatériau par excellence.
« Cependant, les clients qui souhaitent donner une valeur écologique à leur projet de construction-rénovation ne s’intéressent pas tous à cette dimension de l’écoconstruction », souligne-t-elle. Pour certains, la provenance locale des matériaux est prioritaire. Pour d’autres, c’est l’efficacité énergétique, ou encore les effets du bâtiment sur leur santé. « Tout dépend de la nature du projet », observe-t-elle.
Sans certification écologique, point de salut? Marie-Élaine Banville a un point de vue pragmatique : « Sans chercher à atteindre les performances exigées pour obtenir l’une des certifications écologiques, nous pouvons en appliquer des principes ou nous en inspirer. Le client en tire des bénéfices et réduit son empreinte environnementale, alors on atteint notre but ».
Tout le monde doit habiter quelque part. Les entreprises doivent loger leurs activités professionnelles. « C’est un besoin premier! Par le bâtiment, il est possible de rejoindre un grand nombre de personnes, estime Marie-Élaine Banville, et d’avoir un impact mesurable et réel » sur leur empreinte écologique. Rappelons en terminant que Marie-Élaine Banville a siégé au comité administratif du Créneau Écoconstruction.